La scouine
Au début des années 1900, le courant du terroir prend forme et apparaît dans la littérature. Cette idéologie est très défendue par le clergé puisque celui-ci veut garder ses fidèles en contrant l’assimilation des Canadiens-Français par les Anglais. Albert Laberge, né à Beauharnois dans une famille de cultivateurs, est au fait de ce qui se passe sur le travail de la ferme et dans son village. Il veut dénoncer l’idéologie du terroir en la dénigrant complètement. Alors, sa première œuvre, La Scouine, présente une vision anti-terroir s’opposant ainsi à celle que le clergé prône. Il montre une vision pessimiste de la terre, la situation d’esclavage que celle-ci entraîne ainsi que l’omniprésence du clergé qui dicte quoi faire.
Tout d’abord, le roman comporte une forte vision pessimiste de la terre. En ce sens, l’auteur utilise plusieurs procédés afin de la décrire comme étant, premièrement, aride et inculte. En effet, l’usage de la terre était très restreint puisque la maigre récolte de celle-ci ne permettait aucun marché et ne faisait pas l’objet de transformation. Elle n’était utilisée que pour nourrir le bétail : «La route était bordée par un champ d’avoine clairsemée, à tige rouillée, qui ne pouvait être utilisée que comme fourrage» (p.87) De plus, la terre était tellement peu féconde et mauvaise qu’avec le blé qu’elle produisait l’on ne parvenait même pas à faire un bon pain : « […] le blé était venu de si mauvaise qualité que, dans trente paroisses, les habitants mangeaient un pain lourd, fade, impossible à cuire» (p.43) Ensuite, Laberge décrit la terre comme étant malade. Par exemple, bien que le sarrasin serve à rendre la terre fertile, celui-ci est comparé à une couche sanglante « Plus loin, une pièce de sarrasin récolté mettait sur le sol comme une grande nappe rouge, sanglante.» (p.88) Aussi, l’on attribue des maladies hideuses et mortelles à la terre afin de montrer à quel point elle est faible et désespérante : « […] la