La seconde république
Au cœur d’un XIXème siècle tourmenté, la Révolution de février 1848 marque une rupture dans la politique française car elle entraîne la fin de la monarchie. Après les épisodes révolutionnaire et napoléonien, la France demeure instable et est de plus en plus réactive aux régimes de compromis. Ainsi, après avoir mis un terme à la Restauration lors des Trois Glorieuses, la population française se soulève fin février 1848 pour mettre fin à la Monarchie de Juillet. Louis-Philippe abdique le 24 février 1848 et le lendemain, le Gouvernement Provisoire proclame la deuxième République. Ses premières mesures s’inspirent de la révolution de 1789 mais vont plus loin. La liberté individuelle devient un droit pour tous : rétablissement de la liberté de réunion et de la presse, abolition de l’esclavage (tous les habitants des colonies devenant des citoyens français à part entière). Le principe d’égalité politique fait quant à lui, un grand pas en avant avec la mise en place du suffrage universel, cependant réservé aux hommes de plus de vingt et un ans. Le parti de l'Ordre était en France en 1848 le regroupement non réellement structuré de personnalités conservatrices, partisanes de l'ordre, de la sécurité et des bonnes mœurs. Le parti est composé de monarchistes légitimistes, surtout d'orléanistes mais aussi de républicains adeptes de la république américaine. Ses chefs de file étaient Adolphe Thiers, François Guizot, Odilon Barrot, le comte de Montalembert, le comte de Falloux ou encore Alexis de Tocqueville.
La mise en place de la Deuxième République entraine un certain désordre social ainsi que de grandes instabilités politiques. C’est sur ce climat transitoire d’insécurité que reposent les stratégies politiques du parti de l’Ordre, dont les membres détenaient déjà le pouvoir avant la Révolution de 1848. Si les conservateurs ont progressivement anéanti « l’esprit de 1848 », plusieurs facteurs politiques