La sentence
Pourtant, j'ouvre encore une fois mes yeux dans l'obscurité, intriguée par ce silence imbattable et immobile, ayant noyé silencieusement l'hécatombe de mes mots dans la solitude et n’ayant rien senti hormis le froid sec du néant. Le désespoir: Telle est la sentence de l'interminable nuit de ma pauvre existence.
Le rêve n'est que la consolation du désespoir, la célébration solitaire d'un amour né orphelin; et quand on ouvre ses yeux, il n'est que le deuil d'un passé qui affleure par les vagues de la désolation dans une mer de nostalgie, la dévastation d'une âme dans une ineffable détresse, c'est un vide caché derrière une myriade d'éclairs éphémères. Désarmée face au néant, je referme mes yeux et me contente d'admirer ton fantôme entre les éclairs jusqu'à ce que l'âpre mélancolie me réveille.
Elle est maudite, cette nuit où tu t'es infiltré sans ma permission dans un de mes rêves. Tu y es entré je ne sais d'où, maintenant tu n'en sortiras jamais. J'y demeurerai seule avec ta chimère, dans ma damnation