La Shoah par balle
Ce sont là des images exactes. Ces scènes terrifiantes sont réelles. Elles se sont produites. Mais elles ne constituent pas tout le génocide. Elles sont seulement le résultat ultime de la systématisation du génocide commis par le Troisième Reich. La réalité de ce génocide ne commença pas dans les camps ou dans les chambres à gaz mais avec quatre petits groupes d'assassins connus sous le nom de Einsatzgruppen (Groupes d'intervention) créés par Himmler et Heydrich juste avant l'invasion de l'Union Soviétique.
Ils opéraient dans les territoires capturés par les armées allemandes pendant l'invasion de l'Union soviétique et, avec la coopération d'unités de l'armée régulière allemande et de milices locales, ils assassinèrent plus d'un million d'hommes, de femmes et d'enfants. C'est une histoire qui ne s'est achevé qu'en 1952 lorsqu'Otto Ohlendorf, dernier commandant survivant d'un Einsatzgruppe (Einsatzgruppe D), a gravi les marches de l'échafaud, expiant ainsi plus de 90 000 meurtres commis sous ses ordres. Dès 1939, lors de l'invasion de la Pologne, des unités d'intervention qui accompagnaient l'armée allemande exercèrent une traque meurtrière sur les intellectuels polonais, les prêtres, les partisans, mais n'accomplirent pas encore un meurtre de masse, telle l'extermination systématique des populations juives qui fut perpétrée lors de l'opération Barbarossa (l'invasion de la Russie) au printemps 1941.
Exécution de Polonais par un Einsatzkommando, octobre 1939
Unités qui en 1939 dépendaient opérationnellement de l'armée allemande,