La sienne nous conduit-elle vers plus de lucidité ?
Corrigé de dissertation : « La science nous conduit-elle vers plus de lucidité ? »
ATTENTION : les titres entre crochets ne doivent pas être rédigés mais ont été indiqués pour vous faciliter la lecture du plan du corrigé]
critique rendue possible par les sciences provient uniquement d’elles-mêmes ou d’une approche plus « distanciée ». Puis nous aborderons le problème du savoir absolu, de la Science, et de sa prétention paradoxale à la lucidité : dans la mesure où il prétend dépasser la finitude pour accéder à la vérité, ce savoir n’est-il pas aveugle sur la condition humaine ?
[INTRODUCTION] Les habitants des sociétés occidentales modernes sont souvent porteurs du préjugé, relativement ethnocentrique, selon lequel ils sont plus « savants » et plus « développés » que leurs ancêtres et, a fortiori, que les hommes et les femmes des sociétés « primitives », ou plutôt « traditionnelles ». Peut-on affirmer cependant que le citoyen français d’aujourd’hui est plus lucide que le citoyen grec de l’Antiquité, ou encore que le Maya de l’Amérique précolombienne ? Dans la mesure où les sciences modernes, à partir du XVIème siècle, ont joué un rôle considérable dans l’évolution sociale et culturelle, nous sommes parfois tentés de leur attribuer le mérite du « progrès » actuel. Encore faudrait-il s’entendre sur le sens de ce « progrès ». Et, en particulier, peut-on dire que la science nous conduit vers plus de lucidité ? Le terme même de « lucidité » est relativement polysémique. Il peut désigner une certaine précision, une certaine exactitude dans notre jugement sur un objet ou une personne. Mais il peut également renvoyer à une prise de distance critique, à une capacité de retour sur soi, de prise en compte de ses limites voire de sa finitude. Par ailleurs, nous pouvons penser à un effort de réflexion sur les conséquences de nos actes et les retombées futures de nos décisions présentes, face à un avenir