La situation du français à djibouti
Dans cet îlot francophone baigné dans une mer anglophone et arabophone, le français y a un statut privilégié. Cependant, peu de recherches ont été effectuées sur ce terrain pourtant singulier et rien à ma connaissance n'avait encore été publié depuis les travaux de Bruno Maurer (1993, 1995). J’ai donc voulu explorer ce terrain, tenter de voir ce qui a pu changer depuis les dernières parutions. La recherche actuelle est ancrée dans une optique de compétences plurilingues. De nombreux chercheurs, depuis D. Coste (1973) à V. Castellotti (2001), M. Candelier (2003) (D. Véronique, 2004), tentent de cerner la place et les représentations des langues et cultures premières des apprenants et ce, notamment dans les anciennes colonies. Cette question n'ayant pas été encore été traitée à Djibouti, j'ai décidé d’y étudier le statut des langues nationales à l'école. Je me suis intéressée plus particulièrement à l’école primaire parce qu’il s’agit pour de nombreux enfants Djiboutiens de leur tout premier contact avec le français. Je me suis ensuite centrée sur les représentations des langues nationales auprès des professeurs car ce sont les principaux vecteurs de l'enseignement. Quelque soit la politique linguistique engagée, ce sont les enseignants qui sont en contact avec l'élève et qui vont lui transmettre les savoirs et ce qu'ils représentent. Je me suis donc demandé si enseigner ou non dans la ou les langues nationales aurait un impact sur l'enseignement du français et sur les aménagements linguistique opérés dans ce pays.
Problématique
Si la Constitution du 4 septembre 1992 affirme que les Djiboutiens sont égaux de par leur(s) langue(s), elle met également en avant deux langues nationales: le français et l'arabe littéraire. L'afar et le somali sont reléguées au second plan bien qu'étant les langues parlées dès la naissance par la quasi totalité des Djiboutiens (B. Maurer, 1993a p. 193). Qu'en est-il à l'école? L'enseignement, calqué sur le modèle