La socialisation
Les modalités de cet apprentissage, qui transforme progressivement un nouveau-né en être social, sont multiples :
• Il est en partie, mais en partie seulement le résultat d'une éducation. Parentale ou scolaire, l'éducation est une entreprise consciente et explicite de transmission de valeurs et de normes : « bien travailler », « être poli », « respecter les autres », etc. Elle contribue donc de manière importante à la socialisation. Mais si celle-ci inclut le travail éducatif, elle ne s'y réduit pas.
• En effet, l'apprentissage des normes et des rôles est également le résultat d'un contrôle social quotidien et répété : la vie en société expose sans cesse l'individu à des jugements de conformité, et aux sanctions — positives ou négatives — qui en découlent, du sarcasme aux amendes, en passant par les remises de peine et les compliments. Autrement dit, les institutions éducatives n'ont pas le monopole de la socialisation.
• Aussi, la socialisation peut être le résultat de transmissions inconscientes, c'est-à-dire inconscientes non seulement pour l'individu à socialiser, mais aussi et surtout pour les individus qui le socialisent. Par exemple, lorsque des parents offrent une poupée à leur fille pour Noël, ou si les enseignants donnent plus fréquemment la parole, en classe, aux garçons, ce n'est pas pour perpétuer les stéréotypes de genre — ils y contribuent pourtant.
• Mais l'individu lui-même contribue à sa socialisation, au travers des efforts par lesquels il cherche, dès son plus jeune