La société et la mode
La mode a deux facettes distinctes ; l’une est d’habiller la femme, l’autre de créer une œuvre artistique. Dans les deux cas, il y a création mais elle n’a pas la même finalité. Lors de ce processus de création, un idéal de beauté féminine est profilé. Il est donc inspiré par les créateurs et diffusé dans le monde.
A-t-il oui ou non une légitimité ? En ce sens, nous nous demanderons si la mode peut être indépendante et afficher des critères physiques sans prendre en compte ses conséquences.
I. Le milieu de la mode réclame son droit à la liberté artistique
1. La mode a toujours déterminée l’idéal de beauté féminin
C’est au cours du XXème siècle que l’idéal de beauté féminin français s’est fortement transformé, particulièrement suite à la seconde guerre mondiale. Selon Jean-Pierre Corbeau, professeur de sociologie de l’alimentation à l’université de Tours, c’est par les privations alimentaires que les français ont connus durant la seconde guerre que cet idéal a commencé à changer. L’idéal jusque là tendait aux formes généreuses, symbole d’opulence et de bonne santé. C’est l’époque où les actrices étaient plutôt pulpeuses.
Durant les cinquante années suivantes cette vision de la beauté est bouleversée ; pour des questions de santé (maladies cardiovasculaires…), d’urbanisation, de modification des habitudes alimentaires et de la super activité, la tendance à la minceur s’impose. Les rondeurs sont associées à une mauvaise hygiène de vie et à un certain laisser aller. La mode a donc suivi les tendances en les amplifiant. Ceci menant à un modèle de femmes devant être minces. Les mannequins phares des créateurs sont grands et minces, à la limite de la maigreur et deviennent le symbole de l’idéal de beauté occidental.
2. Les créateurs demandent de conserver ce droit à la création, qu’importent les « moyens » employés
La grande majorité des créateurs ne travaillent qu’avec des mannequins minces et réclament ce droit. En