la solidarité
Date: Sat, 16 Jan 2010 Chers amis, Je reviens de faire un tour au centre ville de Port au Prince. Ce que l’on peut voir est inimaginable : des foules, des milliers de personnes errant dans les rues allant on ne sait où avec un petit baluchon. Des cadavres en décomposition partout, isolés ou en tas. Maintenant, ils sont recouverts mais on en a encore vu dans les décombres juste au bord de la route. Cet après-midi, j’ai vu quelque chose d’insupportable : une benne à ordures remplie de cadavres en décomposition. Je dis bien une benne à ordures. Insoutenable ! Il règne dans de nombreux quartiers une odeur de décomposition très forte. Les épidémies vont arriver. Les gens ont transformé toutes les places publiques en terrain de camping, certains ont une petite toile pour les abriter, d’autres n’ont rien. L’Etat a totalement disparu qu’il s’agisse du ramassage des cadavres ou pour donner à manger à ces gens qui ont tout perdu. L’ONU n’est pas plus présente, on a l’impression qu’elle a mis toutes ses forces pour retrouver des survivants dans leur quartier général qui s’est effondré. Mais on ne la voit pas ailleurs. Des hommes avec des pics, des pelles essaient de percer des passages sous les dalles, beaucoup d’entraide, beaucoup de calme mais les gens sont seuls, livrés à eux-mêmes. Tous ceux qui le peuvent regagnent leur province d’origine. Les autobus habituellement surchargés sont pris d’assaut. Si vous avez 70 personnes à l’intérieur, vous en avez autant dehors. Tous les marchés sont fermés, des pénuries sont à craindre assez rapidement. On parle de secours étrangers, on les attend, mais ils ne sont pas encore là et cela va faire deux jours que la catastrophe est arrivée. C’est apocalyptique ! Tous les symboles de l’Etat et de l’Eglise sont par terre. Le Palais national s’est affaissé, la DGI (direction générale des impôts) qui joue ici un rôle capital n’est plus qu’un amas de gravas. Le Palais