La sorcellerie au Moyen-Age
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Fait de civilisation trop souvent dissocié de ce qui le sous-tend, la sorcellerie est mise en œuvre de croyances, de techniques et d'arts magiques, dont la faible plasticité et la reproduction inchangée depuis des siècles attestent la permanence de certaines modalités du fonctionnement de l'esprit humain. Européenne ou exotique, elle se laisse analyser, à partir de situations assez bien typées et facilement répertoriées, en des termes qui permettent de l'identifier, au niveau de ses implications sociales comme à celui de ses manifestations mentales, à un système où les silences et les sorts, la parole et le pouvoir, la force et la mort entretiennent d'étroits rapports. Les nombreux travaux d'ethnologie et d'histoire que le phénomène de sorcellerie a suscités n'ont cependant pas levé toutes les difficultés qui s'attachent aussi bien à sa définition qu'à son explication.
Bernard VALADE
+ sur internetLes sociétés traditionnelles
Il est courant en Afrique d'acheter à un envoûteur une protection magique, par exemple pour éloigner les voleurs de son champ. Quand on a dérobé un bien à quelqu'un, celui-ci va trouver le jeteur de sorts : le voleur inconnu sera gravement frappé s'il ne restitue pas le bien au plus vite. Dans les îles Trobriand (Mélanésie), les chefs de tribus ont fréquemment recours aux envoûteurs contre les sujets rebelles à leur autorité. Ces pratiques sont légitimes. La sorcellerie, en revanche, fait essentiellement appel au mal. Par principe, dès qu'il s'agit de sorcellerie, le malheur est tenu pour injuste. La distance qui sépare les sorciers des magiciens est souvent difficile à fixer ; une différence fondamentale les distingue néanmoins : les seconds pourraient avoir une certaine justification ; les autres n'en ont pas.
+ sur internetLa croyance aux sorciers
Les Zandé du sud-ouest du Soudan, étudiés par sir E. E. Evans-Pritchard, croient que la sorcellerie,