L’analyse du texte «La Sphère publique comme idéal démocratique», d’Anne-Marie Gingras, tente de préciser les liens qui unissent les médias et la démocratie. Ainsi, l’auteure fait l’examen de deux concepts, soit d’abord la liberté d’expression, qui comprend la valeur primordiale des systèmes médiatiques en Occident : la liberté de presse. Par la suite, la sphère publique, qui constitue le modèle théorique et l’idéal, correspond à un lieu de débat public qui englobe aussi la législation et la réglementation qui régissent les médias. Gingras pose aussi en introduction quelques interrogations propres à son sujet de réflexion qui nous guideront tout au long de notre analyse des deux modèles présentés précédemment. Elle mentionne : «au-delà de la théorie et de l’idéal, les médias sont-ils vraiment des lieux de débat public? Permettent-ils à la société civile de prendre connaissance des enjeux de la société et de s’exprimer? Peuvent-ils nous aider à participer à la vie politique?» Elle justifie de cette manière la légitimité de son ouvrage, puisqu’il n’existe pas de réponse simple à ces questions. Soit on y répond de manière positive, ce qui nous amène aux concepts de «sphère publique», lieu de débat public qui permet à la collectivité de s’autogouverner et de donner recours à sa liberté d’expression; soit de manière négative, qui fait surtout allusion à l’assimilation des médias à des «appareils idéologiques», donc à des outils de pouvoirs en place. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le rapport des médias à la démocratie qui est en cause. Le modèle des sociétés occidentales, la sphère publique, signifie que les médias font partie intégrante des processus favorisant la démocratie. De ce fait, ils constitueraient un élément essentiel de la socialisation politique et permettraient à la société de s’exprimer. On est donc près de l’idéal utopique du «gouvernement du peuple par le peuple». Le modèle de l’appareil idéologique aborde pour sa part les médias comme étant