La spécificité de la fonction présidentielle sous la 5e république
La Vème République est née le 5 octobre 1958, dans un contexte d’affaiblissement de la IVème République fragilisée par des crises et la guerre d’Algérie. Cette Vème République voulue par De Gaulle, cherchait une stabilité notamment par le renforcement de la fonction présidentielle. En effet, il démarque son exercice de la fonction du Président de la IIIème et IVème République. Il n’aurait jamais pu se contenter d’une position honorifique. De Gaulle prônait l'importance du président de la République dans l'ordre politique, il voulait un président fort. Ainsi, le premier organe abordé par la constitution de 1958 est le président de la République. Cela sous-entend que le président est un organe-clé de la Vème République ou bien « la clé de voûte des institutions » comme le dit Michel Debré. Aujourd'hui, il arrive que certains confondent le régime politique français avec un régime présidentiel du fait de l’importance des pouvoirs du président. Nous pouvons donc tenter d'analyser le rôle de cette fonction présidentielle, afin d'en mesurer le poids dans la vie politique et d'en rechercher les limites. Dans un premier temps, nous verrons que le président a un rôle prépondérant. Ensuite, nous démontrerons qu’il existe des limites politiques et constitutionnelles à ses pouvoirs.
I-La prépondérance du Président de la République
A-Le chef de l'Etat comme arbitre suprême
Dans le discours de Bayeux De Gaulle précise déjà que le chef de l’Etat devra servir « d’arbitre au-dessus des contingences politiques » L'article 5 définit dans les grandes lignes son rôle : « Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure par son arbitrage le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités ». Ainsi, dès l'article 5, ce rôle d'arbitre est mis