La surdité chez les enfants
Rejetés malgré eux
Autrefois la langue des signes était interdite au sein des écoles, on attachait les mains des sourds dans leur dos pour les obliger à parler. Aujourd’hui les temps ont changés mais il y a encore beaucoup d’écoles qui refusent la langue des signes. Ce sont les entendants qui ont le pouvoir dans le système scolaire, les sourds luttent pourtant avec acharnement pour le bilinguisme . Aujourd’hui, il existe seulement 7 écoles bilingues dans toute la France, ce qui est bien insuffisant. La langue des signes n’est pas juste un code mais bien une langue vivante, capable de tout traduire, il y a une grammaire précise. Elle passe par l’image, permet de maîtriser ce que l’on dit et d’accéder au savoir. Alors qu’avec le système oral pur , la tâche est plus corsée, l’ouverture aux connaissances est plus restreinte, alors que c‘est important pour accéder à l‘écrit et à la vie.
Il en est tout autrement de la période actuelle, qui a accouché de la loi 2002-2, pour l‘égalité des droits et des chances. En rendant inconditionnelle la scolarisation en établissement ordinaire, quel que soit le handicap d’un enfant, le législateur vient donner consistance au déni parental en l’instrumentalisant grâce à l’illusion de signaux compassionnels qui masquent ses seules visées de diminution des dépenses publics. Cette loi escamote la question ayant trait à la surdité et à sa prise en compte en cultivant le mirage que, une fois inséré dans l’école, l’enfant sourd pourra faire exactement comme les autres, sans que l’on s’occupe de ses difficultés particulières.
D’autre part, un enfant sourd dans une classe d’entendant ne peut se sentir qu’exclu, puisqu’il ne participe pas aux conversations de ses camarades, ne comprend pas quand ils rient, et c’est pareil à la maison avec les membres de sa famille. Ils sont frustrés, tristes de rester souvent sans comprendre. Les enfants et adolescents sourds doivent fournir des efforts