La syrie
Samir Aita♣
Paru dans « Siria : Dalle Antiche Citta-Stato alla Primavera Interrota di Damasco, Jaca
Book, Milano, 2006).
La Syrie est actuellement à une croisée des chemins. Retracer son histoire en commençant par les années 1950 comporte aujourd’hui une grande symbolique . Car c’est réellement à ce moment que le pays fut construit comme une démocratie non confessionnelle championne de l’arabité. Jeune démocratie fragile devant les enjeux du développement intérieur, de la guerre froide et de l’appétit des militaires pour le pouvoir.
Les soubresauts sociaux, les équilibres politiques et les soubresauts régionaux la conduisent à jouer pleinement ses aspirations arabes et à lier son destin à celui de l’Egypte dans la République Arabe Unie, pendant trois ans. Puis, vient « la revanche des campagnes », avant la stabilisation dans la dictature dirigée par Hafez Assad. Une stabilité de 30 ans toute relative : guerre de 1973, intervention au Liban en 1976, alliance avec la révolution iranienne, « guerre civile » en 1979-1982, conflit avec les puissances occidentales, effondrement financier en 1986. Ce n’est qu’au début des années 1990 qu’une nouvelle Syrie prend forme, forte d’une production pétrolière et d’une agriculture florissante, espérant dans la paix et la récupération du Golan occupé. Le « Lion de
Damas » décède cependant en 2000, sans conclure, et laisse à son jeune fils Bashar un pays enthousiaste pour de réelles réformes. L’état de grâce exceptionnelle sombre graduellement : réformes internes constamment repoussées, perte des alliés européens et retrait du Liban sous la menace du Conseil de Sécurité, et surtout, accusation d’assassinat d’un ancien premier ministre libanais. Un pays affaibli pour manoeuvrer devant le choc produit par l’invasion américano-britannique de l’Iraq, manipulé régionalement au lieu d’en être un acteur de poids. Une population effrayée devant le «chaos », même