La séduction au théâtre
➔ Sujet : Pourquoi et comment l’art du théâtre se prête-t-il à la mise en scène de la séduction ? Le thème de la séduction est incontournable au théâtre. C’est une action qui nécessite un comportement et une parole théâtralisés. Le séducteur utilise un rituel bien précis pour chacune de ses « victimes » afin de satisfaire ses envies et objectifs, on retrouve celui-ci dans tous les textes. La mise en scène est importante. Elle consiste à rendre les personnages plus humanisés grâce à la voix, aux gestes, aux costumes, aux décors… Tout est donc mis en œuvre pour qu’un lien s’établisse entre les personnages et le public. Mais cela ne veut pas dire que le spectateur se laisse piéger par les manœuvres de séduction que les pièces de théâtre utilisent. Nous verrons pourquoi et comment l’art du théâtre se prête à la mise en scène de la séduction à l’aide de cinq textes : Le Tartuffe ou L’Imposteur (acte III, scène 3, 1664-1669) de Molière, On ne badine pas avec l’amour (acte III, scène 3, 1834) d’Alfred de Musset, La Folle journée ou Le Mariage de Figaro (acte V, scène 7, 1784) de Beaumarchais, Huis clos (scène 5, 1944) de Jean-Paul Sartre, ainsi que Dom Juan (acte II, scène 2, 1665) de Molière. Nous étudierons tout d’abord les spécificités de la mise en scène de la séduction au théâtre avec un rituel codifié, l’art des séducteurs allant de la parole aux gestes et le double jeu des séducteurs. Et ensuite la démystification des séducteurs au théâtre avec le rôle des témoins, les séducteurs démystifiés, la place du spectateur liée à la double énonciation et l’ambiguïté de la position du spectateur. Tous les séducteurs ont recours à un rituel spécifique au théâtre qui se retrouve dans tous les textes. Premièrement, on constate qu’un éloge des charmes de la proie est fait. Le séducteur peut se poser en victime comme Tartuffe ou Dom Juan, il peut utiliser des comparaisons entre ses proies et d’autres personnes afin de les avantager