La séparation des pouvoir
L’acte de classer est sans doute aussi ancien que celui de penser. Cela parce que la classification est un outil intellectuel commode, une manifestation de l’intelligence. Elle permet non seulement de décrire, mais aussi de comprendre. Par sa généralité elle permet de simplifier et de niveler les aspérités du monde réel. En tant que « préjugé », elle dispense de l’analyse et réduit le temps séparant la réflexion de l'action. Elle autorise le discernement et le choix. Savoir pour pouvoir. C’est pourquoi les classifications se rencontrent dans tous les domaines de la réflexion humaine, de la recherche fondamentale jusque dans la vie quotidienne dans le but, pas toujours conscient, de gagner du temps et d’asseoir nos certitudes. La science politique comme la science juridique sont de grands pourvoyeuses et de grands utilisatrices de classifications. A tel point que l'enseignement de ces matières ressemble parfois à une longue liste de classifications, à leur histoire, leur pertinence et à la possibilité de leur en substituer de nouvelles. La classification des régimes politiques ne déroge pas à cette tradition. L’objet de cet article est précisément de proposer une nouvelle classification. Mais il semble nécessaire auparavant de préciser quelque peu la notion.
I.
POUR UNE POLITIQUES
NOUVELLE
CLASSIFICATION
DES
REGIMES
Avant de proposer une nouvelle classification des régimes politiques, il convient de lever l’hypothèque épistémologique du professeur Troper.
A.
L’HYPOTHEQUE EPISTEMOLOGIQUE
Par nature, l'explication scientifique déborde le cas individuel. Elle est autre chose qu'une simple coïncidence. Elle implique une certaine régularité. Lorsqu'elle est suffisamment établie et que sous les mêmes conditions d'expérience, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, alors et seulement alors, on parle de Loi. L'énorme avantage des Lois sur les causes est leur