La tentation de st antoine
Jérôme Bosch
Jérôme Bosch peint vers l'année 1500, le triptyque "Les Tentations de Saint Antoine", selon une trilogie allégorique proche du "Chariot de Foin". Sur le panneau de gauche, Saint Antoine est porté dans les airs par une grenouille, il est au dessus d'un monde où règnent les démons et les monstruosités. Sur le panneau central, le Saint est en proie aux tentations terrestres, car lui aussi est de ce monde où règne le chaos et toutes les horreurs. Ce n'est pas le monde qui est mauvais mais les individus qui générent le désordre, la ruine, la misère, par leur folie, leur cupidité, et leurs instincts animaux. Sur le panneau de droite, Saint Antoine enveloppé de sa cape, est à l'automne de sa vie. Il est épuisé d'avoir vu et vécu au milieu d'un monde où il constate que les hommes sont aux prises de la folie.
Jérôme Bosch est né vers 1450 d'une famille modeste originaire d'Aix-la-Chapelle, venue s'installer aux Pays-Bas deux siècles plus tôt. Son grand-père Jan van Aken et son père Anthonis van Aken ont aussi exercé le métier de peintre.
Épousant en 1480 une fille de riche aristocrate, il est accueilli comme « membre notable » par la confrérie Notre-Dame, association religieuse consacrée au culte de la Vierge, dont il devient naturellement le peintre attitré. Sa vie à Bois-le-Duc se déroule alors paisiblement entre sa femme, son atelier et la confrérie, ce qui n’empêchera pas sa renommée de s’étendre bien au delà des frontières de son pays natal.
C’est dans ses lectures et dans l’atmosphère d’hérésie et de mysticisme régnant alors, que Bosch puise une inspiration nouvelle, qui lui fait délaisser l’iconographie traditionnelle de ses débuts, pour s’orienter vers des œuvres « sacrilèges » où le religieux se confronte au péché et à la damnation.
L’enfer se mêle au paradis, et le satirique à la morale. On y voit sa préoccupation pour l’humanité corrompue condamnée à l'enfer éternel (triptyque du Chariot de foin v. 1500, musée du