La theorie du signe
Pour Saussure, la langue est composée d’unités qui se distinguent entre elles : les unités discrètes et qui, ensemble, forment une combinatoire. Cela signifie que la langue repose sur des différences, qui permettent de distinguer et d’opposer les unités qui la composent. Par exemple, ce sont les différences phoniques qui portent la signification d’un mot, en le distinguant de tous les autres. Le son en lui-même ne présente nulle qualité, de ce point de vue, qui permettrait de caractériser positivement l’unité qu’il supporte.
Mais ces unités n’apparaissent pas d’emblée, elles doivent être découpées par le linguiste au sein de la masse indistincte de la langue par le grammairien ou le linguiste. Par ailleurs, c’est le fait qu’elles se combinent entre elles, qui donne sa logique, sa cohérence à la langue. Saussure pense que la langue est moins un moyen de forger des sons pour exprimer des idées qu’un moyen de relier la pensée au matériau phonique, au son. Pour ce faire, la langue présente des unités fondamentales : les signes. Ces signes linguistiques unissent : un concept à son image acoustique un signifié (Sé) à un signifiant (Sa)
C’est ainsi qu’on a pu parler de la binarité ou de la dualité du signe saussurien (Sé = ± « sens » / Sa = ± « nom »). On exclut ici le référent (ce dont on parle, l’objet du monde réel ou imaginaire) des approches traditionnelles empiriques où un mot désigne directement l’objet référent qui fonde son sens. Pour Saussure, la référence n’est pas linguistique. Seul l’est le « sens », c’est-à-dire le mode par lequel la langue désigne le réel.
2. Propriétés du signe saussurien
Cette théorie du signe était bien entendu en germe ou préfigurée chez d’autres auteurs mais il revient à Saussure de l’avoir construite comme modèle théorique et scientifique. Auparavant, la tradition identifiait le langage à la pensée. On considérait que le mot était pour ainsi dire l’émanation de la chose qu’il