« La tragédie de l'homme moderne n'est pas qu'il ignore le sens de la vie mais que cela le dérange de moins en moins.»
Par ces mots, Havel met l'accent sur le fait que l'homme moderne, façonné par la société actuelle, ne se fait plus un devoir de chercher le sens de sa vie. Qu'il échoue dans cette quête de vérité passe encore, mais ce qui est dramatique selon l'auteur, c'est bien ce stoïcisme face aux questions existentielles, pourtant tellement indispensables à toute construction identitaire. A l'heure de la société de consommation, la satisfaction est devenue immédiate et ne demande plus que nous lui consacrions trop d'effort. Est-ce donc ce paramètre qui explique que l'homme en soit venu à délaisser sa capacité de raisonner ou pouvons-nous exister sans rechercher de fondements à notre essence ? Cette dissertation s'attachera donc à déterminer si la tragédie de l'homme moderne n'est pas qu'il ignore le sens de sa vie mais bien que cela ne le dérange de moins en moins ou au contraire si ce dernier se préoccupe de son avenir.
Aujourd'hui, nous vivons dans une société de conformisme dans laquelle l'homme, soumis à la pression du groupe, n'a d'autre choix que d'amalgamer sa propre vision de l'existence à celle des autres. Selon Milan Kundera, «Nous vivons de plus en plus dans l'oubli de l'être ». Dès lors, il n'existe plus de définition personnelle du sens de la vie. Celle-ci a été remplacée par une conscience collective de ce qu'un idéal de vie doit être. Cette dimension grégaire empêche l'homme