La transmission du savoir au moyen age
Les apprentissages du savoir au Moyen Âge reposent essentiellement sur la mémoire. La mémoire ressemble à un palais dont les deux portes sont la vue et l'ouïe. Deux chemins y conduisent : l'image et la parole.
1-La Parole
La pédagogie universitaire s'appuie sur un enseignement oral avec des lectures expliquées et des discussions argumentées. Les marges surchargées de gloses des manuscrits universitaires rendent bien compte de ce foisonnement de la parole.
Quant à l'enseignement élémentaire il est destiné durant tout le Moyen Âge, à apprendre d'abord à lire ( et à lire d'abord en latin ! ). Charlemagne parle parfaitement le latin, mais il ne sait pas vraiment bien écrire ( bien qu'il s'y exerce au long de ses nuits d'insomnie ).
Enfin, la prédication est un instrument privilégié de la transmission du savoir. Elle utilise largement les pouvoirs persuasifs et aussi les ressources mnémotechniques de l'image. 2-L'image
C'est sans doute Hugues de Saint Victor au XIIe siècle, qui développe avec le plus d'éloquence les potentialités pédagogiques offertes par l'image. Il propose ainsi trois «instruments» :
La liste : s'inspirant des techniques de l'art mémorial telles qu'il a pu les trouver chez Cicéron ou Quintilien, Hugues de saint Victor structure la page de son Chronicon comme la façade d'un temple ponctuée de colonnes distribuant les données historiques selon les temps, les lieux et les personnes. Les éléments y sont rangés de façon qu'on puisse facilement se les rappeler en fonction de leur emplacement et en s'aidant de la couleur particulière qui caractérise chaque série.
La mappemonde : C’est un véritable «résumé de la terre» : dans sa Descriptio mappe mundi, Hugues de saint Victor explore les ressources expressives de la carte invitant à parcourir le monde par l'esprit
Le diagramme de l'Arche de Noé : dessine l'univers étendu autour de l'Arche, avec son firmament, sa terre et les toponymes