Tout individu a été, un jour ou l’autre, confronté au désir de vengeance. Selon Baltasar Gracian, la plus haute des vengeances serait l’oubli. Cependant, jusqu’à présent, personne n’a encore été capable d’imposer à quiconque une manière de réagir à un préjudice, à un dommage ou encore à une offense quelconque. L’acte de vengeance diffère selon les personnes, mais également selon l’importance du préjudice subi. Chacun a ses propres convictions et ses propres valeurs. En d’autres termes, nous sommes libres de réagir comme nous le souhaitons. Mais somme-nous toujours obligés d’appliquer à une vengeance ? Ne serait-il pas préférable d’oublier ? Commençons d’abord par définir ce que recouvre le terme « vengeance » et le terme « oubli ». La vengeance est la compensation, la réparation, le dédommagement d’un préjudice subi. L’oubli, quant à lui, possède deux possibilités de définitions ; soit, perdre le souvenir d’un acte ou de quelqu’un ; soit, ne plus se préoccuper de quelque chose* (exemple : oublier tous ses soucis). L’oubli n’est pas égal au pardon. Pardonner, c’est cesser d’entretenir à l’égard de quelqu’un, de la rancune ou de l’hostilité pour ses fautes, l’excuser. Nous pouvons donc constater que la deuxième définition de l’oubli, correspond d’avantage à l’explication de notre citation : « Il n’y a point de plus haute vengeance que l’oubli. » En effet, nous ne nions jamais ce que nous avons subi, mais nous avons la possibilité de ne plus s’en préoccuper. L’oubli, serait-il, donc, le meilleur moyen de se venger ? Dans certains cas il est sûrement préférable d’utiliser ce moyen de vengeance, mais dans d’autres cas, cela suffirait-il ?
* Larousse 2009.
Ne plus se préoccuper de ce que l’on a subi, semble être un acte sage et serein. Plusieurs situations vont illustrer cette idée : oublier. Notamment, lorsque l’acte susceptible d’engendrer une vengeance est considéré comme puéril. Quand nous sommes dotés d’une absence totale de rancœur. Quand nous