Je sais que tu vas mal pour diverses raisons mais je me cache les yeux. Je me bouche les oreilles face à tes appels à l'aide, et je feins de ne pas comprendre quand tu tentes de m'expliquer ton mal-être. Je ne comprends pas tous tes problèmes mais certains me touchent car je les ai vécu aussi. Je sais ce que ça fait de se sentir inutile, de n'avoir personne à qui parler, de n'avoir qu'une seule envie: celle de disparaître. Je sais ce que c'est d'appeler au secours et de ne voir aucune main tendue, je sais le mal que ça fait quand même tes plus proches amis ne font rien pour te sortir de là. Je le sais, et je veux être différente de tous ces imbéciles. Je ne veux pas te dire ce que tu veux entendre, pas par méchanceté, mais parce que ça ne t'aidera pas. Je pense au long terme; je veux être avec toi pendant cette période, et après quand ça ira mieux, et après quand ça recommencera. Juste "après". Je te veux toi, triste ou joyeux, soucieux ou insouciant, les yeux qui brillent de bonheur ou remplis de larmes, je veux te serrer dans mes bras à l'annonce d'une bonne nouvelle ou d'une mauvaise, te dire que tout ira bien quand le monde semble s'écrouler, être à tes côtés quand tu seras fier de toi-même, mais aussi quand tu douteras de tes capacités. Je ferais tout, pour mettre un sourire sur ton joli minois, pour te faire rire dans les moments les plus sombres, mais quand il le faudra, comme en ce moment, j'aurais des mots durs, qui t'aideront plus tard. Je ne prétends pas avoir un remède miracle, mais je dis juste que j'agis pour toi, avec mes petits moyens. Pardonne ma maladresse et mes colères, mon impatience et ma façon parfois blessante de parler. Au fond si je suis incohérente c'est parce que ça me tue de te voir aller mal, ça me tue de l'intérieur et je ne peux pas me le permettre sinon nous serons deux dans la pénombre. Je reste dans la lumière et je te guide vers elle, suis moi n'aie pas peur, je suis là, tout près, toujours.