La volonté d'avoir raison est-elle un obstacle au dialogue ?
Pour le scientifique comme pour le philosophe, pour n’importe quel homme recherchant la vérité, la « volonté d’avoir raison » repose avant tout sur la volonté de convaincre. Cette volonté manifeste l’intention de faire triompher le point de vue qui semble légitime à un homme soit parce qu’il estime que les motifs rationnels qu’il a de les soutenir rendent cette thèse universalisable, acceptable pour tous, soit parce que la conviction qu’il attache à ce point de vue lui semble justifier qu’il soit partageable pour tous. Le dialogue demande une ouverture d’esprit, d’écoute afin de pouvoir échanger, communiquer mais il suppose aussi que l’on puisse admettre le point de vue se son interlocuteur.
En ce sens un problème se pose, vouloir à tout prix avoir raison conduit à la susceptibilité, l’intolérance et empêche de prendre en considération un autre point de vue que le sien. Pour aller plus loin encore, on peut même dire que cette volonté dissuade d’écouter la personne avec qui l’on parle, or n’est-ce pas le fondement même du dialogue ? Et donc dans ses conditions la volonté d’être dans le vrai empêche-t-elle de pratiquer honnêtement le dialogue ?
Pour cela, demandons nous si la volonté a un rôle dans la construction dans un individu de caractère ? Puis posons nous la question de savoir comment la volonté d’avoir raison peut-elle être un obstacle au dialogue et si oui, quelles en sont les conséquences ? Et enfin demandons nous comment se manifeste la volonté d’être dans le vrai ?
Un monde véritablement humain ne pourrait se défaire du dialogue, là où la parole prend réellement son sens. En effet, le monde commun, composé d’entrelacements de différences, consacre la nécessité d’une vie sociale propre à l’humanité. Or, parler, c’est échanger et donc se situer sur le plan intersubjectif, s’ouvrir la perspective d’une vie sociale et se placer dans la société. Le dialogue ouvre sur la possibilité