la vérité
a) Il n’y a de vérités que positives.
Dans l’Antiquité grecque, la philosophie avait comme objectif la connaissance de la totalité des choses et englobait toutes les sciences. Aujourd’hui, la philosophie s’est dissociée des sciences. Dans notre « civilisation scientifique », l’idée de vérité appelle aussitôt celle d’objectivité, de communicabilité, d’unité. Elle est aussi inséparable des idées de démonstration, de vérification, d’expérimentation. Le mot vérité a changé de valeur. Il n’évoque plus l’Etre – qui signifiait le tout de la nature, le Cosmos – il se définit pas l’objectivité. Les sciences physiques et les sciences biologiques nous donnent une vue plus précise et plus exacte du monde naturel que ne l’était la vision des Grecs. Mais en matière de religion, de métaphysique ou de morale, plus personne ne croit en une vérité incontestable. On ne parle plus de philosophie vraie, mais d’une grande philosophie. Les philosophie ne sont plus que des interprétations du réel. On affirme alors qu’il n’y a de vérités que positives, c’est-à-dire dans le domaine des mathématiques ou des sciences physiques. C’est oublier que la recherche de la vérité reste pour un philosophe une exigence même si celle-ci est inaccessible.
) La vérité scientifique s’oppose à l’opinion.
Il n’en reste pas moins que la vérité se définit toujours en opposition avec l’opinion, avec ce que l’on croit savoir. Dans La formation de l’esprit scientifique : contribution à une psychanalyse de la connaissance objective, Bachelard (philosophe français, 1884-1962) s’applique à montrer comment « en revenant sur un passé d’erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel ». Cela signifie d’abord que la connaissance scientifique ne se fait pas ex nihilo. Elle se fait toujours « contre une connaissance antérieure », c’est-à-dire par la destruction « des connaissances mal faites ». L’esprit scientifique ne peut donc se former que par une