La beauté - baudelaire - analyse
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours …afficher plus de contenu…
Ce sont des poèmes romantiques. Ce recueil a fait scandale et a subit une censure. En effet, certains poèmes ont été jugés inappropriés en incitant au mal. Certains ont donc dû être supprimés pour éviter la censure totale de l’œuvre. Le poème « La Beauté » se situe dans la partie « Spleen et idéal » de ce recueil. Il s’agit d’un sonnet qui est donc composé de deux quatrains de 12 syllabes (alexandrin) et de deux tercets de 12 syllabes également. Dans les quatrains, on note des rimes embrassées (ABBA). Tandis que dans le premier et deuxième tercet, nous retrouvons des rimes du type ABA et ABB. Ce poème exprime le besoin obsessionnel de Baudelaire d’idéalisation. Il exprime également la nécessité du poète de rabaisser la femme qui …afficher plus de contenu…
Ainsi les poètes travaillent laborieusement à tenter d’atteindre une beauté idéale et inaccessible « austère études »La forme verbale « Consumeront » (vers 11) marque explicitement le fait que les poètes s’abîment à essayer de s’approcher d’une beauté qui ne se donne pas. La contemplation de la beauté a quelque chose de destructeur, les poètes y usent leur jeunesse.Le poète demeure ainsi à jamais l’esclave de la Beauté divinisée. Si le rapport entre le poète et la beauté est représenté sous la forme d’une relation amoureuse, il ne s’agit pas d’une relation d’égal à égal, mais bien de maître à disciple, de monarque à sujet, de dieu à fidèle. Une relation asymétrique, où la Beauté règne sur le cœur des poètes, et semble se délecter de ce pouvoir. La Beauté est donc cruelle.Le deuxième tercet