La mort et la vie
Etienne Godinot
La mort et la vie
L’être humain est mortel. Comme on le dit en plaisantant - car l’humour aide à vivre -, « la vie est une maladie mortelle, héréditaire et sexuellement transmissible », ou encore « la mort est une échéance de fin de moi. »… Chaque être humain peut - et doit - se demander pourquoi il est embarqué dans la vie sans l’avoir demandé, pourquoi il est né dans tel milieu, tel pays, telle culture, à telle époque, pourquoi en bref il est sur terre, s’il a quelque chose de spécifique à y faire… Chaque homme, chaque femme est confronté(e) à l’angoisse existentielle de se savoir mortel, à la souffrance ontologique à propos du mystère de la vie, de la souffrance, de la vieillesse et de la mort. Plus que tout, la perspective de la mort engage la quête de sens. Chacun, face à ces sujets, est appelé à une réflexion personnelle et à la définition d’une attitude propre. Cette réflexion et cette attitude orientent son existence. C’est face à la mort d’un proche et face à la perspective de sa propre mort que chaque personne humaine est amenée le plus fortement à ses poser les questions du sens de sa vie et de la qualité de ses relations, de ses engagements, de sa participation à la transformation du monde. La réflexion sur le sens de la vie et de la mort est la caractéristique de l’être humain, elle est ce qui fait la grandeur de l’homme et le distingue de l’animal. Elle n’est pas le monopole de la philosophie ou de la religion.
La mort fait partie de la vie, elle est son aboutissement. Personne n’y échappe, même si beaucoup ne veulent pas y penser ou trouvent de mauvais goût d’en parler, croyant à tort que penser à la mort peut empêcher de vivre. Au contraire, c’est ce dont on ne parle pas qui est le plus envahissant. « Ce n’est pas vrai que l’homme moderne est un esprit qui a vaincu la peur, ce n’est pas vrai ! La peur existe. La peur devant le monde extérieur, la peur devant le destin, devant la