La politique à travers l'histoire de la chartreuse
Pareillement, la fondation du journal ultra-monarchique obéit à un calcul inspiré des mêmes principes, ou plutôt de la même absence d’un principe politique. À la duchesse qui prévoit que « ce journal sera d’une absurdité révoltante » (p. 182), Mosca répond : « J’y compte bien […]. Le prince le lira tous les matins et admirera ma doctrine à moi qui l’ai fondé. Pour les détails, il approuvera ou sera choqué ; des heures qu’il consacre au travail, en voilà deux de prises. Le journal se fera des affaires, mais à l’époque où arriveront les plaintes sérieuses, dans huit ou dix mois, il sera entièrement dans les mains …afficher plus de contenu…
un jeu . Littéralement, un jeu de société, qui obéit à des règles, fussent-elles absurdes. Un jeu de société comme le whist , ou le bridge, obéit à des règles, totalement arbitraires; ces règles n’ont pas de raison d’être en dehors du jeu, et la caractéristique majeure du jeu lui-même, c’est la gratuité. Dans la Chartreuse elle ne peut pas ne pas l’être, puisqu’à Waterloo toutes les idéologies se sont effondrées , et il est compréhensible que la politique soit assimilée au jeu de whist, puisque tous deux entretiennent un rapport comparable à la réalité : le jeu comme la politique crée sa propre réalité, indépendamment de la réalité elle-même, ou plus exactement indépendamment du réel. Car ce que l’on appelle la réalité n’est qu’une fausse apparence, elle résulte de la contingence.