La république à Venise (extrait)
Le peuple n'a, lui, strictement rien à dire depuis que l'élection du doge ne lui est plus confiée, mais ceci justement pour préserver la vertu républicaine. L'équilibre des trois forces d'influences (un pouvoir dominant, le doge; un pouvoir des plus capables, la Seigneurie et le sénat; un pouvoir du plus grand nombre, le Grand Conseil) s'applique à merveille aux patriciens mais pas au-delà. L'identité de Venise, le principe unificateur et public qui permet de l'appeler république, c'est sa noblesse, concrètement le peuple attaché aux familles nobles, l'image de Venise se superposant à celle de l'aristocratie et, un peu comme à Rome, une gestion collégiale des affaires. Est ce que c'est un modèle? Pas démocratique en tout cas. Mais pour le monde féodal, et encore pour les Nations monarchiques, oui cela devait représenter un sommet de stabilité sociale. Il est à ce titre probant que Jean Bodin, premier théoricien de la …afficher plus de contenu…
Berger D., La République , Paris, Kimé, 1994. Bettini S., Venise : naissance d'une ville , Paris, Eclat, 2006. Braudel F., La Mediterrannée et le monde mediterrannéen à l'époque de Philippe II , Paris, Armand Colin, 1979. Braudel F., Civilisation matérielle, Èconomie et Capitalisme XV°-XVIII°siècle , Paris, Armand Colin, 1979. Braunstein P., Delort R., Venise, portrait historique d'une cité , Paris, Editions du Seuil, 1971. Braunstein P., et