La rapp de l'intermédialité
La rappeuse guatémaltèque Rebeca Lane entre paroles et images : transtextualité et intermédialité dans la « Cumbia de la memoria »
SANDRA GONDOUIN
UN IV ER SITÉ DE ROUE N NO RMA ND IE – ERIAC sandra.gondouin@univ-rouen.fr ¿Quién dijo que era verde mi país? / es más rojo / es más gris / es más violento (Claribel Alegría).
1. De la transtextualité à l’intermédialité
1. Si, dans les années 80, Gérard Genette a défini la transtextualité en …afficher plus de contenu…
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(Cubillo Paniagua, 2013). En cela, les trois « sous-catégories » de l’inter- médialité établies par Irina Rawjesky nous semblent éclairantes (Rawjesky,
2005 ; 51-53). Cette chercheuse définit tout d’abord l’intermédialité en tant que transposition d’un média à l’autre – l’adaptation d’un roman au cinéma, par exemple –, dans laquelle un texte « source » est transformé à travers un autre media. Elle distingue ensuite l’intermédialité en tant que combinai- son de différents media : le cinéma, le théâtre ou d’autres expressions artistiques traditionnelles se mêlant à des pratiques issues des nouvelles technologies. Nous pouvons donc situer dans cette catégorie les …afficher plus de contenu…
Si ses chansons se font l’écho de ses préoccupations personnelles, elles portent également des messages sociaux forts et transgressifs. Ainsi, dans la « Cumbia de la memoria », Rebeca Lane affronte le grand tabou des années d’après-guerre au Guatemala : le génocide du peuple Ixil.
Cette chanson, profondément ancrée dans l’histoire de son pays, vise à lut- ter contre l’amnésie historique et le déni de justice. Le vidéoclip est mis en scène avec l’aide de Vanessa Ramos et produit par le « Colectivo Libertad
Producciones ». Dans les paroles comme en images, Rebeca Lane tisse un réseau de références littéraires et historiques afin de convoquer la mémoire des disparu-e-s et de réécrire leur histoire. Ce thème est cher à la
Crisol, série numérique - 7 5S GONDOUIN, « La rappeuse guatémaltèque Rebeca Lane...