Lancelot ou le chevalier a la charette
Le Chevalier de la charrette est l’un des premiers romans en langue française. Le latin est à cette époque (XIIe siècle) la langue officielle des traités et des conventions. Le latin est aussi la langue de l’élite, celle qui possède le savoir : il s’agit des clercs, des moines, etc. Le latin s’oppose à la langue vernaculaire, celle qui est couramment parlée à travers la France.
Au XIIe siècle, on transcrit des œuvres latines en langue vernaculaire. Au nord de la France, on parle la langue d’oïl (les trouvères sont les poètes de langue d’oïl) ; au sud de la France, la langue d’oc (les troubadours sont les poètes courtois de langue d’oc).
Étude sommaire du prologue
Rappelons que le prologue sert à présenter l’œuvre. En bref, Chrétien de Troyes écrit un roman car la comtesse de Champagne le lui a demandé : cette dernière est la fille d’Aliénor d’Aquitaine et de Louis VII.
Qui parle ?
C’est l’auteur lui-même. Les pronoms "je", "ma", "mon" et les temps verbaux du présent de l’indicatif et du futur de l’indicatif le confirment.
De quoi l’auteur parle-t-il ?
de la dame de Champagne : l’auteur parle d’elle à la troisième personne ; c’est en fait une dédicace. Elle est la commanditaire du roman. de son livre : il en est l’auteur, et cette notion est nouvelle pour l’époque.
Le rôle du prologue
En principe, l’auteur d’une œuvre parle de son protecteur (mécène) de manière laudative, c’est-à-dire en termes élogieux.
En quoi ce prologue est-il original ?
La dédicace ne semble pas en être une : l’auteur refuse de faire la louange de sa protectrice : "[…] sans avancer la moindre flatterie." L’emploi du conditionnel ("tel autre cependant le ferait", "il dirait ainsi", etc.) permet de faire parler un flatteur qu’il n’est pas. Au moyen de la prétérition, l’auteur écrit tout de même un éloge de la commanditaire en la comparant à la brise, un parfum et à un bijou. L’auteur lui reconnaît