L'artisanat spatial
À l’évidence, pour retrouver son rayonnement d’antan, l’artisanat traditionnel doit opter pour l’innovation comme moyen privilégié de création de valeur, ainsi que pour un nouveau mode d’organisation de sa production. La politique de transfert des ateliers de la vieille ville vers de nouvelles « zones d’activités artisanales », créées hors médina, est-elle une voie appropriée pour une telle redynamisation ? En d’autres termes, ce redéploiement spatial des activités fournit-il aux artisans l’occasion d’évoluer vers des formes de travail et d’organisation plus efficaces …afficher plus de contenu…
À cette difficulté s’ajoute le renchérissement des intrants que les entreprises artisanales ne peuvent pas répercuter sur leurs prix, justement à cause de cette concurrence. Ensuite, l’artisan fassi est pénalisé par les circuits d’approvisionnement et de commercialisation des matières premières et des produits finis, qu’il ne maîtrise pas et qui sont contrôlés par des grossistes et des « bazaristes ».
Enfin, ces difficultés de l’artisanat sont allées de pair, paradoxalement, avec une augmentation de l’effectif des artisans, qui se fait au détriment, d’une part, de la qualité des produits (qui ne cesse de se dégrader) et, d’autre part, de la protection de l’environnement (confronté à des problèmes graves et non pris en