Latin
1. Traduction du texte :
Comme les hommes vivaient bien sous le règne du roi Saturne,
Avant que la Terre ne s'ouvre en de longues routes !
Le pin n'avait as encore bravé les ondes bleues sombres,
Et n'avait pas encore offert sa voile largement déployé aux vents,
Le marin aventureux, pour ramener des gains depuis les terres inconnues,
N'avait pas encore chargé le bateau de marchandises étrangères.
En ce temps là, le taureau fort ne supportait pas le joug,
Le cheval ne mordait pas les mors de sa bouche domptée.
Aucune maison n'avait de portes, il n'y avait pas de bornes dans les champs,
Pour délimiter les terres en des frontières certaines,
Les chênes d'eux mêmes donnaient du miel.
Spontanément les brebis portaient des mamelles pleines de lait,
Au devant des hommes dénués de soucis.
Il n'y avait ni d'armée, ni de colère, ni de guerre,
Le cruel artisan n'avait pas forgé l'épée d'un art sauvage. Maintenant, sous le maître Jupiter, il y a toujours des massacres et des blessures,
Maintenant c'est la mer, ce sont mille façons qui nous mènent soudainement à la mort.
Épargne nous père : les parjures ne m'effraye pas, moi qui suis craintif,
Pas plus que les mots impies prononcés contre les dieux sacrés.
Si nous avons désormais rempli les années fixés par le destin,
Fait que la pierre se dresse au-dessus de mes os avec ces caractères inscrits :
« Ci gît Tibulle, qui a succombé à une mort cruelle,
Pendant qu'il suivait Mesalla sur terre et sur mer »
2. Commentaire :
Tibulle est un auteur latin de l'époque des autres grands auteurs : Virgile, Ovide, Catulle, …
Il écrit alors que l'empire est déchiré par la troisième guerre civile. En effet c'est Octave (futur Auguste) qui se dispute l'empire avec Marc-Antoine. Ici, Tibulle doit suivre sont protecteur, Mesalla, général d'Octave, qui se rend en mer pour combattre. L'auteur