I. Lautréamont
1) Une enfance passée à Montevideo, Uruguay
Isidore Ducasse, qui se donna le pseudonyme de comte de Lautréamont, est né le 4 avril 1846 (le jour de la Saint-Isidore) à Montevideo, en Uruguay. Il est essentiellement l'auteur de deux oeuvres: les Chants de Maldoror, qui furent composés en 1868-1869, et les Poésies qui furent publiées en 1870, l'année même où mourut son auteur. C’est donc un poète français. Son œuvre compte parmi les plus fascinantes du XIXe siècle => pour de nombreuses raisons, que l’on va détailler au fur et à mesure.
Son père, François Ducasse, est chancelier au consulat général de France à Montevideo, mais aussi un homme d'une grande culture. Sa mère, Jacquette Davezac, décède en 1847 dans des circonstances mystérieuses (elle se serait suicidée). => donc seulement un an après la naissance d’Isidore, qui sera élevé par son père seul.
Isidore Ducasse passe son enfance en Uruguay, pays agité par la guerre entre Manuel Oribe, soutenu par Juan Manuel de Rosas, et le démocrate Fructuoso Rivera, guerre qui dure jusqu'en 1851.
2) De ses études en France à l’écriture des Chants de Maldoror et de ses Poésies
En 1859, Ducasse embarque pour la France pour y faire ses études secondaires. Il entre au lycée impérial de Tarbes en sixième alors qu'il a treize ans et demi. Ce n'est pas exceptionnel : de nombreux élèves venus des colonies ont des retards scolaires. Pourtant, il reste un bon élève et il obtiendra son baccalauréat en lettres en 1865.
A Paris, il s’installe à l’hôtel L’Union des Nations. Il entame des études supérieures dont on sait peu de choses. C’est à ce moment qu’il rédige puis publie à compte d’auteur et anonymement le premier des Chants de Maldoror prévu en août 1868.
En 1869, il tente de faire publier Les Chants de Maldoror au complet, sous le pseudonyme de comte de Lautréamont. On suppose qu’il emprunta ce pseudonyme au Latréaumont d’Eugène Sue. C’est un ouvrage en prose, composé de six parties. Le livre ne