Le 1er ministre jouet du président?
La constitution de la 5eme République a modifié le rapport de force, augmentant les pouvoirs du Président au profil de ceux du 1er ministre, terme apparu sous la 5eme République qui désigne le chef du gouvernement mais pour De Gaulle, ce ne sera que le premier de ces ministres. La constitution lui donne un pouvoir important, mais qui sera largement piétiné par le chef de l’Etat, à qui il doit une grande partie de sa légitimité. Il est donc possible de décrire le pouvoir du 1er ministre comme un pouvoir juridiquement déterminant, mais politiquement déterminé, du fait de l’utilisation différée des textes constitutionnels. Un jouet est un objet avec lequel on peut s’amuser. Mais avec cette utilisation différée des textes constitutionnels, peut-on qualifier le 1er ministre de jouet du président ? Nous verrons d’abord en quoi le 1er ministre est le jouet du Président (I), puis que le 1er ministre a tout de même des moyens de se défendre contre le Président (II).
Un jouet du Président Nous verrons d’abord des moyens de pression sur le 1er ministre (A), puis, nous verrons que le rôle du 1er ministre se voit diminué au profil du président (B) Des moyens de pression sur le 1er ministre
La prééminence présidentielle est une conséquence directe du présidentialisme majoritaire. A partir du moment où le Président est élu au suffrage universel direct, il dispose donc d’une prééminence que personne ne peut lui contester. Il prend place au sommet des institutions. De plus, la pratique renforce encore le rôle et la fonction présidentielle et du coup également celle du 1er ministre qui n’a d’autre choix que de se soumettre ou se démettre illustré par le commentaire de Chirac qui dira à cet effet : « le 1er ministre n’a d’autre choix que de partir s’il n’accepte pas le rôle que le président veut lui faire jouer »
Le 1er ministre, s’il ne plait pas au Président peut être demandé par le Président à déposer sa démission, même si