Le 6 février 1934: quelle signigication à la violence des ligues ?
Mais si le 6 fut un mauvais complot, ce fut une nuit de sacrifices, qui reste dans notre souvenir avec son odeur, son vent froid, ses pâles figures courantes, ses groupes humains au bord des trottoirs, son espérance invincible d'une Révolution nationale, la naissance exacte du nationalisme social de notre pays.
Robert Brasillach, Notre Avant Guerre, 1941
Dans la froide nuit du 6 février 1934, la IIIe République subit l’assaut de ses adversaires, les ligues d’extrême-droite, avec au premier rang l’Action Française et les Jeunesses Patriotes. Excédé par une crise économique et morale, écœuré par les récents scandales qui ont ébranlé les valeurs mêmes de la République, le peuple parisien se laisse entraîner par la violence des ligues pour mettre à bas la République parlementaire. Alors que Europe sombre dans le fascisme après les coups de force d’Hitler et de Mussolini, l’idéologie propagée par les ligues française se rapproche dangereusement du modèle de ses voisins. Les ligues se déclarent ouvertement opposées à l’omnipotence parlementaire et à une République qu’ils jugent corrompue et responsable de la crise. Ils prônent un retour à l‘autorité politique et déclarent être prêts à utiliser « tous les moyens, mêmes légaux ! » pour arriver à leurs fins, dont la violence.
Ainsi l’émeute du 6 février 1934 est il seulement un sursaut d’indignation populaire spontané contre la République en crise, ou peut-il être considéré comme une tentative fasciste de coup d’état par les ligues ?
Dans un premier temps on verra quelles sont les raisons économiques, morales et politique qui poussent les ligueurs à user de la violence contre la République. Puis, on se demandera dans quelle mesure la violence des ligues va exploser lors de l‘émeute du 6 février. Enfin on confrontera les interprétations d’époques de la violence des ligues et les considérations actuelles sur ces événements.
I. Le