le baratin
Maryam Kolly
Mesurer le travail social ? Plutôt que de parler des tensions autour de la mesure du travail social, il semblerait qu’on parle aujourd’hui des tensions et conflits comme le critère de mesure lui-même du travail social.
En effet, d’aucuns décrivent les désarrois des travailleurs sociaux, voire leur impossibilité à exercer leur métier au vu d’une série de circonstances qui semblent invalider leur mandat. On relaie l’inadéquation qu’ils pointent eux-mêmes entre le rôle d’intégration qui leur est dévolu (insertion sociale et professionnelle – logement, scolarité, travail, etc.) et les impasses tant professionnelles (manque de moyens, flou des fonctions, changement de cap idéologique vers une vision sécuritaire, etc.) que structurelles d’un marché qui les dépasse…
Or, à la lumière de ces tensions repérées dans le chef des travailleurs sociaux en exercice, la mesure du travail risque de dériver vers une mesure psychologisante qui cernerait, alors, la pratique par des grilles normatives –comme la motivation/démotivation (que cela concerne les enseignants, les assistants sociaux, les éducateurs, etc.). Il m’a plutôt semblé - en tant qu’observatrice participante sur ce type de terrain - que l’enjeu est que l’on puisse sonder les conflits tels qu’ils s’actualisent de fait à l’intérieur des pratiques d'intervention singulières (et non leur impact "psychologique" général).
Du coup, le travail du sociologue gagnerait à saisir, mesurer, les mises en rapport risquées – et concrètement incarnées – auxquelles s’essaie le mandaté entre groupes hétérogènes (d’une part, « jeunes », et d’autre, employeurs publics locaux).
Qui sont ces forces en présence et quelles sont les difficultés et obstacles que rencontre le travailleur social pour les mettre en rapport ? Quelles sont les contraintes et attachements dont il faudra tenir compte ?
Pour illustrer une de ces sources de tension effectives, au sein du