Le beau objectif ou subjectif ?
Intérêt de la question : * Interroger la notion de beauté, essayer de la définir ; * Réfléchir sur les rapports entre la pensée et la réalité extérieure ; * En tirer des conclusions sur les fonctions de l’art.
I.
Le plaisir esthétique est une impression ou un sentiment, donc subjectif.
Cette idée confirme l’opinion courante : “ à chacun ses goûts ”.
II. Mais… l’opinion courante distingue les jugements qui expriment seulement une préférence personnelle et ceux qui prétendent à une validité universelle.
De la même façon Kant distingue les notions d’agréable et de beau.
Un argument pour justifier l’objectivité du beau (donc son universalité possible) :
Certains objets satisfont à des critères naturels de beauté. * Exemple 1 : la dissymétrie (d’un visage, ou d’un animal, etc.) est souvent cause de laideur. Donc la symétrie est un critère de beauté. Or la symétrie est mathématique, donc objective. * Exemple 2 : les formes hydrodynamiques ou aérodynamiques donnent une impression de beauté (poissons, bateaux)
Généralisation à partir de 1 et 2 : dans ces cas la beauté vient de l’adaptation réussie d’une forme à une fonction. Cf. Matila Ghyka : “ Beauty is fitness expressed ”. Généralisation de l’exemple 2 : l’esthétique industrielle, l’esthétique des objets utilitaires. * Exemple 3 : en musique, l’harmonie entre plusieurs notes correspond à des rapports mathématiques réguliers (des équations) entre les fréquences des sons. Or les maths sont objectives. Il y aurait donc, à la base du plaisir musical, un calcul inconscient.
Conclusion : les critères objectifs de beauté viennent des formes d’organisation de la nature.
Définition (pts 6 et 20) : la beauté est le sentiment subjectif d’une harmonie objective. (= une première réponse au sujet).
Concept d’harmonie : accord entre plusieurs éléments différents, qui forment une unité.
Une conclusion sur l’un des pbs philosophiques que pose le