tactique, il demeure tout de même un mécanisme qui permet à divers groupes de tendances opposées de vivre ensemble dans une même structure sociale et politique. Selon le principe du compromis, il est insensé d’arborer des prétentions intransigeantes et pratiquement intégristes. La démocratie authentique requiert qu’aucun des partenaires n’ait de prétention irréductible et que chacune doive absolument consentir à prendre sa part de concessions sans tomber dans la facilité de la compromission.
Cela suppose enfin le dialogue politique. Une bonne gestion du pouvoir démocratique se formule sous la forme de négociations sur la base de dispositions à la sincérité, à la raison, à l’attention morale vis-à-vis de ce qui devrait légitimement revenir au partenaire. Vivre ensemble avec nos différences culturelles, ethniques, religieuses, idéologiques ! Vivre ensemble malgré tout ce qui, dans notre histoire, nous éloigne les uns des autres, est une nécessité qui s’impose comme une urgence à cause de tout ce qui nous rend dépendants les uns des autres. Mais apprendre à vivre ensemble, malgré ce qui nous sépare, cela ne se règle pas par décret ni avec de beaux principes ! C’est un long cheminement, un patient dialogue toujours à reprendre !
L’expérience démocratique du Bénin évoquée dans ce numéro 15 de Débats, sans être un modèle à canoniser, peut cependant inspirer plusieurs pays africains en matière de dialogue et de compromis politiques. En effet, le Bénin a le mérite d’avoir initié un véritable dialogue démocratique à travers sa conférence des forces vives de la nation et à travers une alternance politique réussie sans heurts.
Ce qui n’a pas été le cas pour certains pays africains dans lesquels l’ONU a dû jouer un rôle important de « prévention des conflits et de maintien de la paix ».
Le rôle de la presse en Afrique Occidentale est aussi traité dans ce numéro ; en tant qu’expression du dialogue sociétal, la presse a un rôle de premier plan dans la réalisation de la cohésion