Le bonheur, cet état durable de satisfaction d’où toute forme de souffrance ou d’inquiétude est absente, semble bien réel. Cependant, il peut parfois avoir l’air fugitif et imaginaire. De nombreuses personnes qui ne le connaissent pas, qui sont plutôt en proie à l’ennui et au malheur, ont une conception personnelle du bonheur qui rend toute définition abstraite et imprécise voire indicible, pour employer le terme cher à Wittgenstein.
L’illusion quant à elle est une tromperie qui se joue de nos sens, qui nous montre les choses différemment de la réalité, telle une chimère. Ce n’est que l’expression sensible, la sensation qui nous fait croire ici au bonheur, tel un illusionniste qui certes nous trompe mais sans buts néfastes : l’illusion du bonheur ne serait donc que bienfaisante.
Dans un premier temps, nous verrons que le bonheur n’est pas qu’une illusion car il existe bel et bien, mais qu’il peut parfois sembler abstrait, imaginaire tant les définitions et les interprétations divergent. Peut-être même est-il source d’énergie variable a chaque individu , la puissance de persévérer.
Néanmoins, dans la poursuite du bonheur, qu’ Aristote appelle la recherche du « Souverain Bien », l’homme peut atteindre le stade de la satisfaction, bonheur momentané ; autrement dit, même sans atteindre le bonheur, on peut être heureux. L’homme s’approche alors au plus près du bonheur sans y accéder : c’est ce qui motive l’homme dans sa quête du bonheur ; il le frôle sans jamais l’atteindre. Et quand bien même, le bonheur ne serait ce qu’une illusion. Il apparaît qu’ il représente un idéal, un modèle qui répondrait à la satisfaction de tous les désirs dans le temps, une sorte d’utopie du genre