Le business du football
A. C.
Le 11 juin a débuté en Afrique du Sud la dix-neuvième édition de la Coupe du monde de football, organisée sous l’égide de la FIFA . Avec près de trente milliards de téléspectateurs prévus en audience cumulée et environ 73 000 heures de retransmission dans 214 pays, à raison de soixante-quatre matchs, le Mondial est l’événement le plus médiatisé de la planète. C’est aussi une véritable manne financière pour la FIFA. Entre les droits de retransmission, les contrats publicitaires, la billetterie et les partenariats avec des entreprises comme Coca-Cola ou McDonald’s, celle-ci espère engranger près de trois milliards d’euros de recette globale, dont une partie est destinée aux joueurs, sous forme de primes à multiples zéros, et aux clubs, dont les plus importants, comme le Real Madrid, Barcelone ou Chelsea, seront grassement « indemnisés ». L’organisation dirigée par le Suisse Joseph Blatter – dont le salaire annuel, tenu secret, est estimé à près de 4 millions de dollars – affiche par ailleurs une santé comptable des plus radieuses : son bénéfice se montait en 2009 à 147 millions d’euros, ses fonds propres atteignant 795 millions d’euros. Pour la première fois de son histoire, la compétition se situe sur le continent africain, conformément au vœu du prédécesseur de M. Blatter, Joao Havelange. Pretoria avait misé sur le Mondial pour relancer l’économie du pays, durement touchée par la crise financière. Mais la facture risque d’être lourde et le réveil difficile pour le contribuable sud-africain. Le gouvernement a entrepris de vastes efforts pour l’occasion. Les pouvoirs publics ont déboursé 3,5 milliards d’euros, bien plus que les 230 millions d’euros sur lesquels le gouvernement tablait au départ. La Coupe du monde, «Une chance pour notre pays», répète à l’envi le gouvernement sud-africain. Mais il est permis d’en douter. Sur les 100.000 emplois créés sur cinq ans, par exemple, la plupart disparaîtront. La nation