Le care
Provenant des Etats Unis, le « care » désigne d’une part les soins que l’on donne aux autres et d’autre part la sollicitude à autrui, selon un article de la revue Sciences Humains de 2006 de C. HALPERN « L’ère du care ».
Le Domaine des activités correspondant au « care » n'est évidemment pas nouveau, mais sa conceptualisation par les regards croisés des psychologues, sociologues, philosophes ou professeurs de sciences politiques et sa valorisation dans l'univers politique est un phénomène plus récent. Le mot « care », très courant en anglais, est à la fois un verbe qui signifie « s’occuper de », « faire attention », « prendre soin », « se soucier de » et un substantif qui pourrait selon les contextes être rendu en français par « soins », « attention », « sollicitude ». Ce terme fait référence à une notion de perception (faire attention à, se soucier de…) et d’action (s’occuper de, procurer des soins…).
Fransesca CANCIAN, sociologue, explique ceci : « La définition du « care » avec laquelle je travaille est une combinaison de sentiments d'affection et de responsabilité, accompagnés d'actions qui subviennent aux besoins ou au bien-être d'un individu dans une interaction en face-à-face ».
Selon Carole GILLIGAN, philosophe et psychologue féministe américaine, dans son ouvrage « Une voix différente », explique que « les femmes sont beaucoup plus investies dans les relations de soin qui les attachent à autrui , alors que les hommes portent plus d'intérêt à la construction individuelle et font davantage place à la compétition. Ils accordent ainsi de l'importance aux règles qui permettent une distance affective avec les autres. Ces caractéristiques produisent des résolutions différentes des problèmes moraux. Les Hommes déploient des solutions plus neutres, fondées sur des règles de justice. Les femmes font l'expérience des conflits de responsabilité, qu'elles cherchent à résoudre de manière plus relationnelle ».
Joan TRONTO, Professeure de