Le cas Schreber
(Démence paranoïde) 1911
…à la recherche d’un mécanisme à l’origine de la psychose
Le cas Schreber1
Plus tard, S. FREUD fait du narcissisme un stade « intermédiaire » dans le développement psychosexuel de l’enfant, (S. FREUD, 1911) se situant entre le stade de l’auto-érotisme, dont le modèle est la masturbation, et le stade caractérisé par l’amour d’objet. Dans le même temps nous pourrons voir comment l’auteur est parti à la recherche d’un mécanisme spécifique à l’origine de la psychose.
En 1907, S. FREUD s’interroge déjà sur les rapports entre la paranoïa et la schizophrénie et lors de ses échanges avec C. J. JUNG et K. ABRAHAM il apprend l’existence des Mémoires d’un névropathe (D. P. SCHREBER, 1903). C’est à l’aide de cette autobiographie, et uniquement à l’aide de celle-ci que S. FREUD parvient à démontrer que l’angoisse de persécution et le délire paranoïaque résultent d’une défense contre les désirs homosexuels refoulés. Une fois qu’il a démontré cela, il peut mettre en avant le rapport infantile au père :
« Nous nous retrouvons donc, dans le cas de Schreber, sur le terrain familier du complexe paternel »2.
Pour simplifier, le souhait de D. P. Schreber d’être transformé en femme qui forme le noyau du délire n’est autre que le produit de la peur d’être châtré par son père en raison de la masturbation infantile. Ceci aurait conduit le fils à une conduite homosexuelle passive ou « position féminine » du garçon dans le complexe paternel, empreinte de soumission et de révolte. Ce qui se rapproche grandement du mécanisme qui se joue aussi dans la névrose, bien qu’à l’état latent, et dans le développement dit normal. S. FREUD met donc en évidence que ce n’est pas le fantasme de désir homosexuel lié au complexe paternel qui serait à l’origine de la paranoïa mais bien que le président Schreber ait réagit par un délire de persécution pour se défendre contre ce fantasme, n’ayant