le chant des partisans
A la fin des années 1940, le cinéma hollywoodien est marqué par une forte propagande antisoviétique. Contrairement à ce qui se passe en URSS, cette propagande n'est pas imposée par le pouvoir. Mais elle est appuyée par les pouvoirs publics (notamment la Commission des activités antiaméricaines, créée en 1938 pour lutter contre l'influence nazie et réactivée dès 1947 dans le cadre de la lutte contre le communisme). Elle est relayée par les grands producteurs d'Hollywood (Harry Cohn, Louis B. Mayer, Sam Goldwyn ou Jack Warner) qui y voient une opportune manifestation de patriotisme autant qu'une bonne affaire commerciale. Les films ainsi produits vont rencontrer un public angoissé par l’émergence du communisme qui a besoin d'exorciser ses peurs sur un écran de cinéma.
I Un cinéma de genre marqué par la peur.
Avec la résurgence d'un cinéma de science-fiction populaire (mais souvent vite produit et de médiocre qualité), les producteurs et les scénaristes donnent libre cours à leur imagination, afin de traduire en images les peurs qui saisissent une société américaine obnubilée par la "contamination rouge" .
Dans la Guerre des mondes (1953), Byron Haskin modernise l'invasion extraterrestre décrite par H. G. Wells. Les Martiens débarquent en soucoupes rouges, face à une armée américaine impuissante. Le film traduit ainsi la peur éprouvée par les Etats-Unis d'un retard technologique et militaire face à l'URSS (notamment en matière spatiale et nucléaire). La scène de la désintégration du prêtre naïf par le rayon mortel venu du vaisseau souligne l'immoralité et le manque de valeurs des envahisseurs (variation connue sur le thème de l'"homme au couteau entre les dents"). A aucun moment dans le film, les extraterrestres (que l'on voit très peu à l'écran) ne sont associés au communistes. Mais, si l'invasion de la Terre est générale, l'URSS est le seul pays à ne pas être touché. Troublante