Le cid et la bonheur
I. TYPOLOGIE DU BONHEUR
Avant toute analyse sur le thème du bonheur chez Corneille, il serait intéressant de définir cette notion abstraite, se demander ce que représente le bonheur dans les esprits et si sa conception a évolué au fil des siècles. Quoi qu'il en soit, et nous allons le voir, le bonheur reste une notion indéfini, et pourtant vitale pour notre équilibre psychique. Nous passerons donc de l'étude du bonheur à l'échelle humaine, pour s'attarder à sa représentation au XVIIème siècle plus précisément.
1. Une notion indéfinie
Une question se pose dès lors dans notre esprit : "qu'est-ce que le bonheur ?". Une question qui suscite diverses explications, plusieurs définitions et qui demeure donc sans réponse véritable. Tout d'abord, le bonheur apparaît comme une notion subjective et individualiste. Chaque personne, chaque être, conçoit sa félicité d'une manière qui lui est propre. L'être humain sait au fond de lui ce qui le satisfera et le rendra heureux d'après ses goûts, son caractère, ses besoins et ses envies.
Le bonheur ressemble à une plénitude ressentie et appréciée, un état d'esprit serein qui se diffuse alors dans tout le corps. Le bonheur s'harmonise avec l'idéal atteint, cet idéal que l'on s'est fixé ou que l'on a tant rêvé.
Si le bonheur peut se définir comme "un état moral résultant de la satisfaction de nos inclinations" comme le soulignait Kant, aussi bien en durée qu'en degré, cet état affectif par essence épémère reste tout de même difficile à décrire, à délimiter et donc à conserver.
"Le bonheur", d'un point de vue philosophique, peut-être atteint par, ou défini comme, "le désir", "la volonté", "les plaisirs", "la morale", "le bien", "la possession" ou encore "la liberté".
Tant de domaines à exploiter, à délimiter. Nous constatons que "le bonheur" se répand sur un champ d'action assez vaste et dans lequel il peut être développé et même enfin trouvé. Un tel éventail de choix plonge cette béatitude dans une