Le cinéma iranien
Santi Doumen Master 1 Histoire et Civilisations Comparées
Dans une Interview de Kimiai donnée à la revue Adineh en hiver 1986, le réalisateur iranien propose : " Si dans les oeuvres artistiques des peuples du tiers-monde il existe une violence contagieuse, si elles sont saturées d'exaspérations artistiques, nous devons en rechercher les raisons dans la dureté des conditions de vie de leur société, dans la réaction de l'artiste de ces pays du tiers monde face à cette souricière qui à chaque instant pourrait se refermer et trancher la moelle épinière de l'artiste". D'emblée, dans un pays qui continuellement se (re)construit, qui inlassablement est soumis aux interdictions et à la censure gouvernementale, le cinéma a une place toute particulière, un espace de liberté que l'on se constitue à rebours des restrictions.
Ne nous y trompons pas, le cinéma en Iran a pénétré assez tôt dans le pays, vainqueur des obstacles théoriques ( faut-il rappeler que l' Islam interdit toute représentation ? ), il est introduit par le roi Mozaffar od-Din-shah en 1900, cinquième souverain de la dynastie Qajdar, après un voyage à Paris lors de l'Exposition Universelle. On peut parler d'une tradition cinématographique dans l'ancienne Perse ou du moins, d'un attachement profond et populaire au cinéma. Cela ne doit en rien nous faire oublier le rapport étroit, presque intrinsèque entre l'Histoire et les « images », entre les bouleversements et les ruptures en Iran et l'évolution de son paysage cinématographique. En effet, depuis sa naissance ce cinéma entretient