Le compromis dans les lois constitutionnelles de 1875
Après la chute de la IIe en 1851, le régime républicain ne pouvait s’installer en France. Pourtant, la IIIème République a eu une durée de vie record de 65 ans. La situation de la France ne laissait pourtant rien présager de telle: Le 2 septembre 1870, à Sedan, la défaite de la France face à la Prusse sonne le glas du second Empire. Le 4 septembre 1870, la IIIe République est proclamée, mais l’établissement du régime républicain est ralenti par les monarchistes dominants à l’Assemblée dès 1871. De plus, La Commune, écrasée en mai 1871, s'ajoute aux difficultés. En 1873, les tentatives de restauration monarchique échouent. Une « commission des Trente » est créée pour établir une Constitution qui n’aboutit pas car l’Assemblée refuse l’emploi du terme de « République ». Le 30 janvier 1875, L’amendement Wallon, adopté à une voix de majorité (353 contre 352) débloque enfin la situation en consacrant l’impersonnalité du chef de l'État (fonction auparavant confiée à titre personnel à Thiers puis Mac-Mahon). Les lois constitutionnelles du 24 et 25 février 1875, et du 16 juillet 1875 sont adoptées à une large majorité: le chef de l'État devient le « président de la République ». elles correspondent respectivement à l'organisation du Sénat, l'organisation des pouvoirs publics et les rapports entre ces pouvoirs publics. La Constitution de la IIIe République se compose donc de trois lois. « Ouvrage bâclé parce qu’il fallait quelque chose » selon J.-J. Chevallier. Comment des lois au départ conçues comme éphémères ont-elles perduré 65 ans ? Quel régime les lois constitutionnelles de 1875 ont-elles établi ? Quelles caractéristiques pourraient expliquer sa pérennité ? Le caractère conciliant et souple des lois de 1875 sera évoqué (I) grâce au compromis entre monarchistes et républicains(A) mais aussi grâce à la construction empiriques des lois(B), puis le régime qu’elles ont instauré (II) de part ses institutions législatives