Le contexte historique et religieux du xviie siècle : le jansénisme
Divers courants de pensée existent au sein du catholicisme, dont l’un des plus importants est le jansénisme. C’est un siècle religieux, ce qui explique les passions que suscitent ces divergences spirituelles. Pascal Quignard a choisi, comme personnage principal, un homme austère et fuyant le monde, à l’image des jansénistes, « ces Messieurs de Port-Royal », retirés dans leur abbaye qu’ils surnommaient le Désert.
Qu’est-ce que le jansénisme ?
Ce mouvement d’idées, né au sein de l’Église catholique, tire son nom de l’évêque d’Ypres (Belgique actuelle), Cornelius Jansen, dit Jansenius
(1585 – 1638). Lorsqu’il rentre à l’Université de Louvain, en 1602, il assiste à des querelles violentes entres les Jésuites (Congrégation fondée par Ignace de Loyola en 1540) et les Augustiniens, disciples de Baïus
(Michel de Bay 1513 – 1589). Baïus était professeur à l’Université de Louvain et contrairement aux Jésuites qui préconisaient une extériorisation du culte, une soumission totale à l’Église et une grande indulgence pour les pécheurs, il pensait, en s’appuyant sur les écrits de saint Augustin, que l’homme, sans la grâce divine n’est capable que de péché. Il niait que la Vierge Marie fût née sans le péché originel, ce qui est contraire au dogme catholique. Son condisciple, Duvergier de Hauranne, devenu abbé de Saint-Cyran, épouse les mêmes thèses.
Jansenius devient professeur à Louvain et continue la lutte contre les
Jésuites. Deux ans après sa mort, paraît l’Augustinus (1640), somme
d’une