Le Contrôle du secteur financier
Par M. Abdeltif LOUDYI

Les contours et les modes de fonctionnement des systèmes financiers se sont profondément transformés, durant la dernière décennie, sous l'action conjuguée de la marchéisation et de la globalisation des économies.
Deux facteurs essentiels ont marqué cette évolution :
• la libéralisation et le décloisonnement du secteur financier qui l'ont rendu plus sensible aux effets de crises ;
• les innovations technologiques qui ont permis la création de marchés financiers profonds, liquides et interconnectés.
Cette évolution a eu deux conséquences majeures :
• l'intensification de la concurrence, non seulement entre les institutions financières elles mêmes, mais aussi entre les différents compartiments du marché des capitaux amenant ainsi les institutions financières à une prise excessive de risque en vue de faire face aux exigences de rentabilité ;
• l'apparition du "risque systémique" qui remet en cause la stabilité et la sécurité de l'ensemble du secteur financier et perturbe le fonctionnement de l'économie réelle.
Dans ce contexte, le contrôle du secteur financier devient de plus en plus délicat dans la mesure où il doit assurer un meilleur arbitrage entre l'efficacité, la neutralité et la sécurité. En effet, le système financier opère dans un secteur concurrentiel où la prise de risque est un élément essentiel de l'activité. De ce fait, le contrôle ne doit être ni trop contraignant pour ne pas peser sur la gestion des institutions financières, ni trop laxiste pour éviter que ces institutions ne prennent de risques démesurés. C'est donc à la recherche d'un équilibre entre l'efficacité du secteur financier et la prévention des risques qu'il encourt que doit tendre tout contrôle.
Dans quelle mesure le dispositif actuel de contrôle du secteur financier au Maroc, tant sur le plan réglementaire qu'institutionnel, s'inscrit-il dans ce contexte? Permet-il de prévenir les risques encourus par le