Le crapaud de tristan corbière
a. Sonnet à l'envers qui contient de nombreuses entorses par rapport à la forme canonique :
• L'ordre des quatrain/tercets est inversé
• Deux tercets avec rime suivie ER + deux rimes embrassées OMBR – IF
• Rimes quatrains embrassées, avec alternance rimes féminines et masculines avec quatre rimes au lieu des deux traditionnelles.
• La typographie particulière met en valeur le dernier vers par la ligne pointillée : elle marque une chute
• Octosyllabes au lieu de décasyllabe ou alexandrin habituel, avec un vers qui pose problème « Vois-le, poète tondu, sans aile, qui fait neuf pieds sans la synérèse très malsonnante de poè-te.
b. Le refus du lyrisme :
• Champ lexical du chant et anaphore, Rossignol (connotation beau chant) fait allusion registre lyrique, expression chant du poète.
• Synérèse poète montre autodérision de Corbière et de son art
Une syntaxe hachée qui donne un rythme saccadé :
• Sonorités désagréables (allitération 'l, p, k' v1, 2) : Corbière ne réussit pas à créer un chant mélodieux, harmonieux
• Phrases brèves, nominales, juxtaposées
• Phrases coupées par [...] soit à la fin, soit bizarrement au début, ce qui signifient peut-être qu'elles ne délivrent qu'une partie du message.
• Les coupes nombreuses empêchent tout développement du vers, qui se retrouve brisé.
==> Son lyrisme (état intérieur) ne peut pas s'exprimer à l'intérieur d'un langage poétique habituel
c. Bilan :
• Les écarts volontaires donnent l'impression que le poème s'affranchit de toute forme imposée et classique. Corbière se joue de la tradition tout en affichant qu'il sait faire (respect du mètre régulier, de la disposition des rimes, des strophes), il sort du lot, il expose sa marginalité et son originalité.
• Mais il rit aussi de lui (autodérision), alors son poème serait lui-même crapaud. Corbière fait comme si son texte ne parvenait pas à devenir un vrai poème.
2) Les éléments du décor :
a. L'atmosphère suggérée,