Le cygne (i et ii)
Le poème Le Cygne de Charles Baudelaire est situé dans la section « Tableaux parisiens » de Les Fleurs du Mal. A l'époque à laquelle est écrit ce poème, Paris est transformé par le baron Haussmann. Il s'agit d'un poème en deux parties, treize quatrains d'alexandrins en rimes croisées. Il possède une structure en miroir : les mêmes éléments sont repris dans l'ordre inverse, on commence avec Andromaque et on finit avec elle. Les allégories priment dans ce poème : Baudelaire fait appel à son imagination et à des souvenirs, des références littéraires. Le poème est dédié à Victor Hugo : à cette époque, il est exilé.
I. Association d’idées et de souvenirs
1. Les travaux à Paris montrent le passage d’un monde à l’autre :
Ce poème se trouve dans la section « Tableaux parisiens », et il a été écrit au moment où la baron Haussmann a débuté ses travaux de rénovation de Paris. Ces travaux ont duré 17 ans (de 1853 à 1870). « Comme je traversais le nouveau Carrousel./ Le vieux Paris n'est plus ». Ici Baudelaire fait référence au carrousel qui était la place où Louis XIV a construit un arc de triomphe. Les travaux du baron Haussmann ont détruit le vieux quartier du Doyenné entre le Louvre et les Tuileries.
2. Les exilés, supports de la pensée du poète :
Baudelaire a dédié son poème Le Cygne à Victor Hugo, qui au moment où Baudelaire écrit ces vers est exilé. Andromaque peut être rapprochée de Victor Hugo, car elle est tout comme lui une figure de l’exil. Lorsque son mari Hector mourut durant la guerre de Troie, elle fut emmenée en esclavage par Pyrrhus. Ici Baudelaire utilise un épisode de la mythologie grecque car la mythologie a quelque chose de tragique. Dans la seconde partie, Andromaque est rapprochée à la négresse qui recherche sa superbe Afrique, aux orphelins, aux matelots, aux captifs et aux vaincus. Cette énumération se termine par des points de suspension, donc il reste encore de nombreux exemples d’exilés, ce qui est confirmé par « à bien